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DOCUMENTS.
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Béjard, ladite damoiselle testatrice veut et entend que Madeleine-Esprit Poquelin, sa nièce, fille dudit sieur de Molière et de ladite damoiselle Grésinde Béjard, possède lesdits héritages, pour en jouir par elle en usufruit pendant sa vie, à compter du jour du décès de ladite damoiselle sa mère ; et après ladite Madeleine-Esprit Poquelin décédée, Paine de ses enfants mâles, ou de ses filles si elle n'avoit point de mâles, jouira en usufruit, aussi sa vie durant, desdits héritages que ladite damoiselle testatrice substitue audit aîné, et après lui à Taine mâle dudit ainé ou de l'ainée, si, comme dit est, ladite Madeleine-Esprit Poquelin * n'a point d'enfant mâle; et si icelle Madeleine-Esprit Poquelin * décédoit sans enfants nés en légitime mariage, ladite damoiselle testatrice donne et lègue lesdits héritages, qui seront acquis comme il a été devant exprimé, à l'ainé des autres enfants dudit sieur de Molière et de ladite damoiselle Grésinde Béjard 5, pour en jouir comme ladite Madeleine-Esprit, avec substitution, comme il est sus-mentionné à son égard, à la charge qu'en chacune famille, depuis ladite Madeleine-Esprit Poquelin4 décédée, les aînés mâles seront toujours préférés aux femelles; et en cas que lesdits sieur et damoiselle de Molière décédassent sans enfants nés d'eux, lesdits héritages retourneront aux enfants du sieur Louis Béjard et de ladite damoiselle de la Villaubrun, chacun par moitié; voulant et entendant ladite damoiselle testatrice qu'à chacun changement d'héritier ou légataire, suivant ce qui a été sus-expliqué, il soit pris une année du revenu pour être employé en fonds,' et les revenus dudit fonds distribués aux pauvres par ledit héritier ou ceux qui administreront ses biens ; et pour exécuter et accomplir le présent testament, icelui augmenter plutôt que diminuer, ladite damoiselle testatrice a nommé et élu M. de Châteaufort, conseiller du Roi, auditeur en sa chambre des Comptes, qu'elle prie d'en prendre la peine ; révoquant par elle tous autres testaments et codiciles qu'elle pourroit avoir faits auparavant le présent, auquel elle s'arrête comme étant sa dernière volonté. Ce fut ainsi fait, dicté et nommé par ladite damoiselle testatrice auxdits notaires, et à elle par l'un d'eux, l'autre présent, lu et relu en ladite chambre où elle est malade j l'an mil six cent soixante-douze, le neuvième jour de janvier, depuis huit heures du soir jusques à deux heures aussi du soir, et a signé :
M. Belart. Ogier. Moufle.
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1. Il y a Béjard dans l'original, mais cette faute est signalée dans l'article qui suit le codicile.
2. Le nom de Béjard est rayé et remplacé en marge par celui de Poquelin.
3. La femme de Molière accoucha la même année d'un fils, baptisé le 1° octobre 1G72 et mort le ll du même mois.
4. Il y a dans l'original : a depuis ladite Grésinde Béjard, décédée», mais
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